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28 mars 2007

PAULO COELHO-LE ZAHIR

zahir2

"Esther, le Zahir. Elle a tout rempli. Elle est la seule raison pour laquelle je suis en vie. [...] Je dois me reconstruire et, pour la première fois de toute mon existence, accepter que j'aime un être humain plus que moi-même."

Un célèbre écrivain tombe des nues lorsque sa femme, Esther, correspondante de guerre, disparaît mystérieusement. Elle semble l'avoir quitté pour un autre... Mais, au bout de dix ans de mariage, il ne peut accepter son départ sans une véritable explication. Alors que la femme qu'il aime devient son Zahir, son obsession, l'écrivain part en quête de lui-même. De Paris à l'Asie Centrale, son périple lui ouvrira les yeux sur le véritable amour.

         

       Le Zahir tout-puissant semblait naître avec chaque être humain et acquérir toute sa force au cours de l’enfance, imposant ses règles, qui dès lors seraient toujours respectées :

        Les gens différents sont dangereux, ils appartiennent à une autre tribu, ils veulent nos terres et nos femmes

        Nous devons nous marier, avoir des enfants, reproduire l’espèce.

        L’amour est petit, il n’y en a que pour un ou une, et attention ! toute tentative pour dire que le cœur est plus grand que cela est considérée comme maudite.

        Quand nous nous marions, nous sommes autorisés à prendre possession du corps et de l’âme de l’autre.

        Nous devons faire un travail que nous détestons, parce que nous faisons partie d’une société organisée, et si tout le monde faisait ce qu’il aime, plus rien ne marcherait droit.

        Nous devons acheter des bijoux – cela nous identifie à notre tribu, de même que le piercing permet de reconnaître une tribu différente.

        Nous devons être amusants et traiter avec ironie les gens qui expriment leurs sentiments – il est dangereux pour la tribu de laisser l’un de ses membres montrer ce qu’il ressent.

        Il faut éviter au maximum de dire non, car on nous aime davantage quand nous disons oui – et cela nous permet de survivre en terrain hostile.

        Ce que les autres pensent est plus important que ce que nous ressentons.

        Ne faites jamais de scandale, cela peut attirer l’attention d’une tribu ennemie.

        Si vous vous comportez différemment, vous serez expulsé de la tribu, car vous pourriez contaminer les autres de désintégrer ce qu’il a été si difficile d’organiser.

        Nous devons nous demander comment vivre dans les nouvelles cavernes, et si nous ne savons pas très bien, nous appelons un décorateur, qui fera de son mieux pour montrer aux autres que nous avons bon goût.

        Nous devons manger trois fois par jours, même sans faim ; nous devons jeûner quand nous sortons des canons de la beauté, même si nous sommes affamés.

        Nous devons nous habiller à la mode, faire l’amour avec ou sans envie, tuer au nom des frontières, désirer que le temps passe rapidement et que la retraite vienne vite, élire des politiciens, nous plaindre du coût de la vie, changer de coiffure, maudire ceux qui sont différents, aller à un culte religieux le dimanche, ou le samedi, ou le vendredi, cela dépend de la religion, de là demander pardon pour nos péchés, être remplis d’orgueil parce que nous connaissons la vérité et mépriser l’autre tribu qui adore un faux dieu.

        Les enfants doivent nous suivre, car nous sommes plus vieux et nous connaissons le monde.

        Ils doivent toujours avoir un diplôme de faculté, même s’ils ne trouveront jamais un emploi dans le domaine professionnel qu’on les a obligés de choisir.

        Etudier des choses qui ne leur serviront jamais, mais dont quelqu’un a dit qu’il était important de les connaître : l’algèbre, la trigonométrie, le code d’Hammourabi.

        Ne jamais attrister leurs parents, même si cela signifie renoncer à tout ce qui leur fait plaisir.

        Ecouter de la musique bas, parler bas, pleurer en cachette, parce que je suis le tout-puissant Zahir, celui qui a dicté les règles du jeu, la distance entre les rails, l’idée de la réussite, la manière d’aimer, l’importance des récompenses.

                                                                                                                                                                                                                        

                                                                                                                                                                (p224)                     

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